Réécrire lhistoire de lEstonie:
les romans de Jaan Kross
La conscience historique des Estoniens a été formée en grande partie par les écrivains. Depuis la deuxième moitié du XIXe siècle, dinnombrables romans ou récits historiques ont établi les fondements de la conception nationale de lhistoire estonienne, conception à laquelle les historiens ont ensuite essayé de donner une apparence scientifique. Si lhistoire "officielle" a aujourdhui renoncé à ces images du passé créées par les écrivains, ces derniers nen continuent pas moins à influencer la vision de lhistoire de la majorité de la population estonienne1.
Depuis les années 1960, cest sans aucun doute lécrivain Jaan Kross qui a le plus influencé la manière de concevoir lhistoire de lEstonie aussi bien par les Estoniens quà létranger. Sa position singulière dans la formation de l"horizon historique" des Estoniens tient essentiellement à des raisons politiques et idéologiques. Pendant la période soviétique de lhistoire estonienne, cest-à-dire entre les années 1940 et les années 1980, la recherche historique était soumise à une forte pression de la part de la censure et, plus généralement, de lidéologie communiste. Pour les historiens, un certain nombre de sujets, notamment ceux qui touchaient à lhistoire de lEstonie, étaient de ce fait pratiquement interdits. En tant quécrivain, Jaan Kross a bénéficié dune liberté beaucoup plus grande quoi que très relative à la fois dans le choix des sujets historiques et dans leur traitement.
Dans cet article, jessaierai, pour commencer, de caractériser brièvement lunivers romanesque de Jaan Kross, dont je soulignerai les éléments de continuité et de discontinuité. Je mefforcerai, dans un second temps, danalyser luvre de Jaan Kross comme une vaste épopée de lhistoire de lEstonie entre le XVe et le XXe siècle. Cette hypothèse est loin dêtre absolument originale : ainsi Jean-Luc Moreau, lintroducteur de luvre de Jaan Kross en France, écrivait déjà il y a une dizaine dannées que "chaque roman de Jaan Kross est [ ] un chapitre de lhistoire nationale de lEstonie"2.
I
Jaan Kross est un écrivain à la biographie complexe. Né en 1920, lannée même où la paix de Tartu marquait la naissance de la République dEstonie, il a été arrêté par les nazis au moment de loccupation allemande en 1944, puis déporté en Sibérie en 1948 par le nouveau pouvoir soviétique (pour les mêmes raisons dailleurs)3. À son retour de Sibérie, en 1954, Kross est lun des poètes estoniens les plus doués et les plus intéressants. Pour gagner sa vie, il traduit en estonien toute une série de chefs duvre de la littérature (depuis le Jeu dAdam jusquaux romans de Stefan Zweig, en passant par les comédies de Shakespeare). Cest à la fin des années 1960 quil se tourne vers la prose, en écrivant ses premières nouvelles historiques. Depuis, il a publié en tout seize romans et plusieurs recueils de nouvelles, qui ont fait de lui lécrivain estonien le plus lu et le plus traduit du XXe siècle. Il est régulièrement présenté comme candidat au Prix Nobel, mais, comme dans le cas de son héros, le professeur Friedrich Martens, celui-ci lui a toujours échappé .
La principale caractéristique de luvre en prose de Jaan Kross est que lauteur emprunte ses sujets à lhistoire : tous ses romans, ses pièces et ses nouvelles, dune manière ou dune autre, traitent de lhistoire estonienne. Létendue chronologique de luvre de Kross fait dailleurs ressortir des régularités et des développements logiques. Nous pouvons affirmer en résumé que Kross, dans son parcours historique, a couvert une grande partie de lhistoire estonienne, depuis le Moyen Âge jusquà la fin du XXe siècle (cf. tableau en annexe).
On peut identifier dans son uvre trois périodes distinctes. Dans une première étape, qui commence au début des années 1970 et va jusquà la fin de la décennie, Kross se concentre sur le Moyen Âge, avec un intérêt particulier pour le XVIe siècle. Louvrage principal de cette période, qui est en même temps lun des chefs duvre de son auteur, est le roman La triple peste (Kolme katku vahel, 1970-1980), dont les quatre volumes brossent un tableau densemble de lhistoire de Tallinn au XVIe siècle vue par les yeux du chroniqueur Balthasar Russow. Cest aussi à cette époque que Kross écrit son unique livre destinée aux enfants, Le massepain (Mardi leib, 1973), qui relate linvention du massepain dans la Tallinn médiévale.
La deuxième période dans luvre de Kross romancier débute au milieu des années 1970 et va jusquà la deuxième moitié des années 1980. Kross se penche alors sur les XVIIIe et XIXe siècles de lhistoire estonienne. Dans La triple peste et dans les uvres qui suivent, Kross sintéresse surtout à des personnalités importantes dorigine estonienne dont il retrace litinéraire. Cette approche nest pas sans comporter une certaine dose de didactisme : Kross entendait ainsi, en effet, rendre aux Estoniens les grandes figures de leur passé et leur montrer quen dépit de leur origine modeste, certains Estoniens étaient parvenus au cours de lhistoire à aller fort loin et à atteindre de hautes positions. Dautre part, Kross sintéresse particulièrement aux déchirements psychologiques de ses héros, à la problématique de ladaptation et du compromis qui caractérise les personnes dorigine modeste appelées à évoluer dans les hautes sphères de la société. Il observe la manière dont lindividu parvient à trouver sa place dans la hiérarchie sociale, au risque de trahir sa personnalité réelle.
Cest ainsi que les problématiques des romans de la deuxième période de Kross sont surtout centrées sur les possibilités ouvertes à lindividu pour se réaliser et conserver son indépendance dans telle ou telle situation historique4. Comme il le dit lui-même dans un entretien de 1984, son thème préféré à lépoque est "lindividu qui tente de changer le monde [ ] avec en toile de fond toutes les tensions créées par les dialectiques capacités/inaptitudes et vocations/tentations"5. Cest cette époque qui a vu la naissance de deux de ses personnages les plus célèbres, figures emblématiques de toute son uvre : le premier est Timotheus von Bock, le protagoniste du Fou du tzar (Keisri hull, 1978), baron allemand idéaliste du XIXe siècle, qui avait promis au tsar Alexandre de ne lui dire jamais que la vérité, et que son intégrité perdra aux yeux du pouvoir ; le deuxième est Friedrich Martens, personnage principal du Départ du professeur Martens (Professor Martensi ärasõit, 1984), juriste internationalement reconnu et haut fonctionnaire de lempire russe, dorigine estonienne, qui demeure fidèle à lautocratie, non sans la critiquer dans son for intérieur.
La deuxième période de Kross est caractérisée par létendue de laire géographique couverte par ses romans : celle-ci nest plus limitée par lespace historique estonien, et les personnages se situent dans le contexte plus large de lEurope, voire du monde tout entier. Cette approche révèle le souci qua lécrivain de montrer les corrélations entre lhistoire estonienne et celle de lEurope. Dans un entretien de 1980, Kross le reconnaît lui-même: "En écrivant sur lhistoire estonienne, jai essayé de faire apparaître ses liens avec les questions qui concernent lEurope et le reste du monde"6.
Les romans de la troisième période de Kross traitent de lhistoire estonienne du XXe siècle et mettent laccent sur lépoque charnière que représentent les années 1930-1940. La principale caractéristique des uvres de cette période est la démarche autobiographique.7 Cest sur la base de son expérience personnelle que Kross réécrit lhistoire de la première République dEstonie et de loccupation allemande, puis de loccupation soviétique qui la suivie. Il fait appel à des alter ego grâce auxquels il donne un aperçu de la destinée de sa génération tout au long des péripéties du XXe siècle. Lépilogue de cette troisième période est sans doute son dernier roman, La terre de la volonté (Tahtamaa, paru en décembre 2001), qui traite des problèmes posés par la restitution des terres dans la nouvelle République dEstonie des années 1990. Avec ce roman, Kross, parti du Moyen Âge, est arrivé à lépoque contemporaine: son épopée romanesque de lEstonie peut être considérée comme achevée. Dans un entretien récent, lécrivain a dailleurs fait comprendre quil entendait se consacrer désormais à la rédaction de ses mémoires, voire quil nexcluait pas de travailler à un ouvrage de recherche.8
II
Un examen rétrospectif permet aujourdhui de constater que luvre en prose de Jaan Kross forme un ensemble entièrement consacré à la réécriture de lhistoire estonienne du XVe siècle à nos jours. Cest là une entreprise exceptionnelle : un seul homme a brossé un tableau de la plus grande partie de lhistoire de son peuple, et il la fait, qui plus est, à une période où celui-ci vivait sous un pouvoir étranger et se trouvait ainsi aliéné de son histoire véritable. Cette uvre peut être vue comme une entreprise de construction de lidentité nationale. Tout nouveau roman de Jaan Kross est comme une nouvelle colonne ajoutée à ce grand monument épique à lEstonie, dont lédification aura duré une trentaine dannées.9 Cela apparaît certes clairement aujourdhui, alors même que lentreprise est achevée, mais des critiques particulièrement clairvoyants avaient relevé ce fait bien avant. Dès 1980, une critique estonienne, Mall Jõgi, écrivait que Jaan Kross "a surtout consigné dans ses romans la pénétration dune identité nationale estonienne et la transformation des Estoniens en un peuple conscient de lui-même"10. Vingt ans plus tard, cette affirmation est devenue un lieu commun de la critique littéraire. Le chercheur Jüri Talvet constate par exemple que "les romans de Kross forment une superbe saga, dont le personnage principal est lEstonie". Et il ajoute que le thème de cette saga, cest "la transformation de lEstonie en nation au sens ethnique autant que politique"11. Son collègue Rein Veidemann lui fait écho en écrivant que "luvre de Kross est un élément du mythe estonien, de cet axe textuel autour duquel tournent la conscience et lidéologie nationales"12.
Dans lapproche krossienne, qui dit histoire dit histoire nationale. Il convient de le souligner, car lhistoire nationale nest née en Estonie quà la fin du XIXe siècle et elle sest trouvé mise sous le boisseau après la Seconde Guerre mondiale. Kross en est lun des fondateurs, lun des piliers, car il a apporté une contribution tout à fait essentielle au renforcement de lidentité estonienne. Pour être encore plus précis, nous pourrions même rattacher le traitement de lhistoire par Kross au Romantisme national. Lune des principales historiennes estoniennes, Ea Jansen, grande spécialiste du XIXe siècle, observe à juste titre que "le message des uvres littéraires de Kross à propos de lhistoire est avant tout romantique : au moment de la parution de ses uvres, il était essentiel. Il aidait les Estoniens à confirmer et à préserver leur identité nationale"13.
Les rapports de Kross avec lhistoire universitaire ont été dès lorigine relativement crispés. Bien des historiens officiels lui ont reproché un traitement trop libre des faits historiques. Cest autour du roman La triple peste, et plus précisément de lorigine ethnique du personnage principal, Balthasar Russow, quont eu lieu les débats les plus animés. Kross en effet se montrait favorable à lhypothèse dune origine estonienne, alors que la plupart des historiens estimaient que Russow était un Allemand.14
Pour Jaan Kross, la fiction historique nest pas moins valable, moins sérieuse que la recherche historique. Dans une communication prononcée en 1974, il affirme sans ambages que "lécrivain qui sinspire de matériaux historiques nest nullement un auxiliaire du chercheur, il est au contraire pour ce dernier un stimulant permanent"15. Pour Kross, dans les conditions de loccupation soviétique, la frontière entre fiction et recherche historique sétait estompée, dans la mesure où la première était parfois amenée à jouer, entre autres, le rôle de la deuxième. Pour lui, lhistoire universitaire soviétique nétait pas à la hauteur des exigences. En 1982, il écrit : "Ce que jai appris de lhistoire en général et de lhistoire estonienne en particulier ne me satisfait pas. Il est fort probable que je ne suis pas le seul. Ce que mes enfants apprennent sous mes yeux à lécole me satisfait encore moins. Car même si on ne leur apprend pas à proprement parler des mensonges, ces connaissances sont si irrésistiblement ponctuelles, si horriblement bornées, si grises, abstraites, standardisées, quau niveau de la perception profonde elles ne sont pas loin daboutir à ce quil faut bien appeler un mensonge."16 Cette citation montre bien que Kross considère ses propres romans, en quelque sorte, comme des substituts de la recherche historique. À larrivée des premiers vents de liberté, à la fin des années 1980, Kross est amené à revoir quelque peu ses positions. En 1988, en effet, il écrit: "Plus latmosphère générale est démocratique, plus la culture de la recherche est élevée, plus lhistoire en tant que science est libre de faire face à ses obligations. Et plus la littérature historique à ses côtés se sent libre, et peut tout naturellement fonctionner comme pure littérature, conformément à sa vocation propre."17
III
Lapport principal de Kross en tant quécrivain a été la construction dun pont de mémoire entre le passé et le présent. Il le reconnaît dans son dernier entretien : "Tout au long de ma vie décrivain, jai considéré comme étant de mon devoir de sauver le passé de loubli."18 Lépopée historique de Kross a ressuscité toute une pléiade de personnages dorigine estonienne et a montré la portée, lenvergure de lhistoire estonienne. Mais non content de stimuler la mémoire historique des Estoniens, Kross, dans les dernières décennies, a très efficacement contribué à faire connaître lhistoire de lEstonie sur la scène européenne. Comme je lai indiqué plus haut, Kross est actuellement lécrivain estonien le plus traduit dans le monde. Des uvres de lui ont été publiées dans près dune vingtaine de langues, et le lecteur français a à sa disposition pas moins de cinq volumes.19 À la lecture des réactions de la presse étrangère aux uvres de Kross, nous pouvons nous convaincre que lun des apports principaux de ses uvres est davoir amené le lecteur à prendre conscience de lexistence de lEstonie, pays jusqualors inconnu.
Cette idée ressort également de la réception de Kross en France, qui a été tout à fait considérable (une quarantaine darticles sur lensemble de ses uvres20). La plupart des critiques français mentionnent la position géographique de lEstonie ainsi que les particularités de son histoire. Dans son compte rendu du Fou du tzar dans Le Monde, Nicole Zand présente même, dans une note en bas de page, un aperçu de lhistoire estonienne. Le même auteur (comme bien dautres) constate que "le roman [de Jaan Kross] réserve bien des plaisirs et des surprises. Et la découverte [...] de lhistoire dun pays balte nommé Estonie"21. Catherine David qualifie dans Le Nouvel Observateur les romans de Kross d"admirables manuels dhistoire des pays Baltes". Quelques comptes rendus se font lécho dune autocritique déplorant la connaissance insuffisante des pays baltes; Catherine David rappelle cette triste réalité sous la forme dune question rhétorique: "Que savons-nous au fond de ce morceau dEurope en révolte? Avions-nous pris conscience, avant les événement récents, de la pesanteur historique de leur destin? Que nous enseignent aujourdhui les pays Baltes? Quauraient-ils à nous dire, ces paysans pétris dhistoire et de tradition dont la vie paisible fut bouleversée, piétinée, vidée de sa substance en quelques années?"22 Elle est secondée par le critique du journal La Vie, qui demande: "Quaurions-nous su du passé de certains petits pays dEurope sans la littérature [ ]? Que saurions-nous [ ] de lEstonie sans Jaan Kross?"23
Nous constatons ainsi que Kross nest pas seulement parvenu à refaçonner considérablement "lhorizon historique" des Estoniens, mais quil a exercé une influence certaine sur la perception de lhistoire estonienne par lopinion publique européenne. La gigantesque épopée romanesque de Kross a ainsi rempli son objectif et imposé son regard sur lhistoire estonienne, non seulement en Estonie, mais également au-delà des frontières du pays.
Annexe
Les périodes historiques traitées dans luvre de Jaan Kross
Ouvrages (dans lordre chronologique)
Époques traitées
Première période (XVe-XVIe siècles)
Quatre monologues à propos de saint Georges (1970)
début du XVIe siècle
Le massepain (1973)
vers le XVe siècle
La triple peste, 4 vol. (1970-1980)
2e moitié du XVIe siècle
Deuxième période (18e-19e siècles)
Laérolithe (1975)
1re moitié du XIXe siècle
Les troisièmes montagnes (1975)
2e moitié du XIXe siècle
Le fou du tzar (1978)
1re moitié du XIXe siècle
Le roman de Rakvere (1982)
2e moitié du XVIIIe siècle
Le départ du professeur Martens (1984)
2e moitié du XIXe siècle
Lil du grand Tout (1987)
fin XIXe-début XXe s.
Troisième période (XXe siècle)
Les gars de chez Wikman (1988)
années 1930
La vue retrouvée (1988)
années 1930-1950
Exhumations (1990)
années 1950
Linsaisissable (1993)
années 1910 et 1940
Le cercle de Mesmer (1995)
années 1940
Le vol immobile (1998)
années 1930-1940
Le pays de la volonté (2001)
années 1990
Notes:
1 - Sur les rapports entre lhistoire et la littérature en Estonie, cf. surtout les travaux de Jaan Undusk, notamment Canonical Patterns of Narrating History: In Search of a Hidden Rhetoric, dans Y. Varpo, M. Zadencka (Hrsg.), Literatur und nationale Identität II: Themen des literarischen Nationalismus und der nationales Literatur im Ostseeraum, Tampere, 1999, pp. 5-13. Jévoque ces questions également dans mon article Jüriöö-tekst eesti kirjanduses, Looming, n° 3, 1998, pp. 401-411.
2 - Jean-Luc Moreau, Estland und Europa im Verrückten des Zaren, dans O. Schwencke (Hrsg.), Der Verrükte des Zaren. Jaan Kross in Loccum, Loccum, Evangelische Akademie, 1990, p. 167.
3 - Il manque toujours une biographie de Jaan Kross; cest un auteur finlandais, Juhani Salokannel, qui prépare actuellement une première étude biographique de Jaan Kross. On trouve quelques remarques générales sur luvre de Kross dans une étude récente en allemand: Kerttu Wagner, Die historischen Romane von Jaan Kross. Am Beisbiel einer Untersuchng der deutschen und englischen Übersetzungen von Professor Martensi ärasõit, Francfort/Main, Peter Lang, 2001. Pour la bibliographie de Jaan Kross, on se reportera à Vaime Kabur et Gerli Palk, Jaan Kross: bibliograafia, Tallinn, Bibliotheca Baltica, 1997 (à compléter par Merike Kiipus, Select Bibliography of Jaan Kross, Journal of Baltic Studies, vol. XXXI, n. 3, 2000, pp. 225236).
4 - Cf. Ea Jansen, Klio ja kompromissid, Keel ja Kirjandus, n° 11, 1972, p. 1922.
5 - Jaan Kross, Vastuseks Poola nädalalehele Tak i Nie [1984], dans Id., Vahelugemised IV, Tallinn, Eesti Raamat, 1986, p. 27.
6 - Jaan Kross, Vastuseks Mall Jõe küsimustele Sirbi ja Vasara tarvis ehk Need põnevad matkad minevikku [1980], dans Id., Vahelugemised IV, op. cit., p. 104.
7 - Cf. Tiina Kirss, Playing the Fool in the Territory of Memory: Jaan Krossí Autobiographical Fictions of the Twentieth Century, Journal of Baltic Studies, vol. XXXI, n° 3, 2000, pp. 273-294.
8 - Rein Veidemann, Jaan Kross sekkub maade küsimusse, Postimees. Arter, 15 sept. 2001, p. 6.
9 - Cf. Toomas Haug, Jaan Krossi proosast. Fundamentaalset, Looming n° 6, 1998, pp. 935-938.
10 - Mall Jõgi, Jaan Kross Maarjamaa kroonikuna, Keel ja Kirjandus, n° 2, 1980, p. 73.
11 - Jüri Talvet, Paigallend, or the Building of Estonia in the Novels of Jaan Kross, Interlitteraria, Tartu, t. 5, 2000, p. 164. Cf. Thomas Salumets, Jaan Kross: Negotiating Nation, ibid., pp. 171-185.
12 - Rein Veidemann, Jaan Kross ja eesti müüt, Eesti Päevaleht, 19 février 2000.
13 - Ea Jansen, Jaan Krossi ajalookangelaste dilemmast, Kultuurileht, 17 février 1995, p. 7.
14 - Cf. Jaan Kross, Paul Johanseni (ja iseenese) päästmiskatse ühe ülirange ajaloolasmuusa käest, dans Id., Vahelugemised V, Tallinn, Eesti Raamat, 1990, pp. 169184; Id., Balthasar Russowi (ja iseenese) päästmiskatse teise ülirange ajaloolasmuusa käest, ibid., pp. 185228.
15 - Jaan Kross, Ajalooainelisest kirjandusest Eestis. Ettekanne Torontos ja New Yorgis 1974, Vahelugemised III, op. cit., p. 111.
16 - Jaan Kross, Märkmeid ajaloolisest teemast, Vahelugemised III, op. cit., p. 225.
17 - Jaan Kross, Vastused Imbi Jeletsky küsimustele Rahva Hääle jaoks detsembris 1988, dans Id., Vahelugemised VI, Tallinn, Eesti Raamat, 1995, p. 50.
18 - Rein Veidemann, Jaan Kross sekkub maade küsimusse, op. cit., p. 6.
19 - Le fou du tzar, Paris, Robert Laffont, 1989 (repris dans la collection Points-romans, n° 517 chez Seuil en 1992); Le départ du professeur Martens, Paris, Robert Laffont, 1990; La vue retrouvée, Paris, Robert Laffont, 1993; Lil du grand Tout: Le roman de Bernhard Schmidt, Paris, Robert Laffont, 1997; Dans linsaisissable: Le roman de Jüri Vilms, Paris, LHarmattan, 2001. Les quatre premiers livres sont traduits par Jean-Luc Moreau, le dernier par Jacques Tricot.
20 - Cf. Marek Tamm, Le prince Jaan, géant des lettres: la réception de Jaan Kross en France, dans Marek Tamm, Eva Toulouze (éds.), Contrastes et dialogues. Actes du colloque franco-estonien, (Studia Romanica Tartuensia I), Tartu, Presses Universitaires de Tartu, 2001, pp. 199212.
21 - Nicole Zand, La folie ou le cachot, Le Monde, 17 novembre 1989.
22 - Catherine David, Les sagas des pays Baltes Le Nouvel Observateur, 27 décembre 1990, p. 78.
23 - Christophe Kantcheff, Un siècle dramatique, La Vie, 11 novembre 1993.