Pourquoi j’ai écrit «Le septième printemps de la paix»

Les mots-clefs de ma poésie sont le vent, le verre, la glace, le sang, l’esprit, la mort, le printemps. Ces mots par essence romantiques, je les ai réunis à d’autres, plus quotidiens et terre-à-terre. J’ai toujours essayé de réunir ce qui me paraissait incompatible …

Poèmes

Ma voix sèchera-t-elle
comme sèche la paille
sur les lattes du fenil ? …

La beauté de l’Histoire

Vers le soir, le ciel monte plus haut et prend sa véritable forme. Se change en voûte et en coupole. Recouvre de son étrange et menaçante évidence les bureaux de conscription, les postes de la milice et les services des passeports. Pour qui demeure sous cette voûte, il n’y a point d’issue. Elle recouvre le monument du Roussalka à Tallinn comme les quais de gare et les viaducs de chemin de fer à Riga. Les champs de pommes de terre et les vergers de pommiers comme les casernes et les postes-frontière …

Le septième printemps de la paix

Dans les grandes maisons grises, au bord du chemin, avaient habité les koulaks. Ils avaient caché leur or dans les pieds des lits de fer. La patronne d’une de ces fermes s’était même pendue à un pied de lit. Et l’on voyait encore traîner, dans les orties, quelques sommiers démantibulés.
Le seau cliquetait dans les mains de ma mère. Nous allions cueillir des sorbes. Elle voulait en remplir un plein seau et en faire de la confiture pour l’hiver. Même Mann, la femme d’Orri-Ants, faisait de la confiture de sorbes …