Je voudrais marcher avec toi, quelques pas avant l’heure
Où se brisera la route.
La tempête est rude et l’impatience use ma vigueur.
C’est notre destin sans doute.
Je voudrais crier vers le ciel ma révolte et ma joie
Avant d’oublier la route,
Avant que des milliers de cygnes ne perdent la voix,
Que mes pensées soient dissoutes,
Avant que l’espoir du salut ne me quitte à jamais,
Avant que craque la route,
Que les fleurs n’aient versé sur le sol leur miel parfumé
Jusqu’à la dernière goutte.
Si je peux sentir palpiter le printemps dans mes bras
Avant que fonde la route,
Alors, dans le sommeil doux et profond qui me prendra,
La torpeur ne me fera pas si mal.
Traduit de l’estonien par Antoine Chalvin