La littérature estonienne a eu son Balzac dans Edouard Vilde, auteur d’une grande profusion créatrice, mort en 1933 ; elle a trouvé son Flaubert dans A.-H. Tammsaare (1878- 1940). Comme, après la forge cyclopéenne de Balzac, Flaubert avait dressé son atelier de mécanicien et d’orfèvre accompli, Tammsaare a porté le roman estonien, déjà riche en productions vigoureuses, à ce degré d’achèvement où les possibilités implicites d’un développement se cristallisent et donnent des œuvres représentatives. Mais le parallélisme entre ces deux couples cesse dès qu’on quitte le domaine purement artistique de l’évolution d’un genre littéraire. Nous entrons chez l’auteur estonien dans un autre monde …