Poèmes extraits du recueil «Le soir ramène tout»
Il n’y a pas de Dieu,
pas de chef d’orchestre,
pas de metteur en scène,
Le monde tourne tout seul …
Il n’y a pas de Dieu,
pas de chef d’orchestre,
pas de metteur en scène,
Le monde tourne tout seul …
Sentier fouillis de branches
l’herbe de part et d’autre
sans force contre le sol
je viens …
Depuis plusieurs longs jours déjà demeurent tendues
Sur moi les noires colonnes de fumée suspendues.
C’est le feu, il mord.
Voici l’horreur hardie des mâchoires aux dents aiguës …
Et de nouveau écrire à cette table dans la lueur de la lampe,
quand la mitraille de la pluie impitoyablement
déchiquette le toit, l’obscurité par la fenêtre
passe le poing, douloureusement serre le cœur …
Flambées d’éclair baltique, rafales sibériennes,
nuées maussades de soupçon mutuel.
Pollution, contamination, radiation.
Sans danger encore, dit-on …
À toi
qui appartiens à la nuit de novembre
comme le cavalier à la selle
comme l’épée au sang …
Un feu d’artifice brutal se poursuit :
étoiles filantes qui changent en pierre
— un à un se rompent les ponts de la nuit —
celui qui implorait la grâce des enfers …
Je suis la rumeur du cœur des étés
le battement de la mer dans les baies
je viens dans le noir à travers la pluie
je ferme la porte à l’été …